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Libération

Justice : défilé de robes unies

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A Nantes et ailleurs, le monde judiciaire a dénoncé hier le manque de moyens.
publié le 11 février 2011 à 0h00

«On est béotiens. C'est quoi, vos couleurs de robes ?» interpelle un passant éberlué par tant de robes solennelles descendues sur le pavé. Hier, 2 000 à 3 000 professionnels du monde judiciaire - magistrats, greffiers, travailleurs sociaux, avocats, etc. - ont défilé dans les rues de Nantes, pour dénoncer les attaques de Nicolas Sarkozy contre les juges dans l'affaire Laëtitia Perrais. «En cour d'appel, nous sommes supposés incarner plus de pondération. Le mouvement nous a sortis de notre pondération», explique le magistrat aux badauds.

Ils sont venus du Grand Ouest, de Quimper à Bourges. «On est là pour sanctionner, mais aussi pour réinsérer, pas pour éliminer. On protège les libertés individuelles : c'est sans doute ça qui gêne M. Sarkozy, qui nous traite de "petits pois" puis en boucs émissaires. Je suis syndiquée depuis deux jours, merci Sarko ! ironise cette conseillère à la cour d'appel de Bourges. On a l'impression que l'Etat bouffe ses propres enfants. D'autant que les ordres suivent les contre-ordres. Un mineur se suicide, on convoque le magistrat du parquet, lui reprochant la mise en détention provisoire. Avec l'affaire de Pornic, c'est le contraire. C'est ridicule. On est bien sûr indignés que le Président en remette une couche par souci électoral.»

«Dress code». Défilant en robe, entourés de drapeaux syndicaux, certains font leur première manif. «Comme des gamins qui se surprennent à faire une connerie et à l