Eric Woerth serait-il devenu un justiciable comme les autres ? Les juges d'instruction de Bordeaux, saisis le 17 décembre des volets financiers et politiques de l'affaire Bettencourt, ont perquisitionné récemment le domicile de l'ancien ministre du Travail, accompagnés de policiers de la brigade financière. C'est ce qu'ont révélé le Monde et Mediapart, vendredi. Il y a huit mois, le procureur de Nanterre Philippe Courroye, en charge de ces enquêtes pour «financement politique illégal» et «trafic d'influence», n'avait pas jugé utile de pousser les investigations jusque-là. Eric Woerth a été entendu, une fois, sur rendez-vous, au ministère du Travail fin juillet.
Jeudi, les trois juges de Bordeaux chargés du volet politique, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont aussi fait interroger Patrick Ouart, l'ancien conseiller justice de l'Elysée, entré en novembre 2009 au comité exécutif du groupe LVMH. Le bureau de l'ancien magistrat et son domicile ont été perquisitionnés, comme l'a indiqué le site du Point. L'intervention de Patrick Ouart, et de l'Elysée, dans l'affaire Bettencourt, transparaissait dans les enregistrements du maître d'hôtel de la milliardaire.
On entendait ainsi le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre se vanter de «voir régulièrement» le conseiller de Nicolas Sarkozy. Et d'avoir appris lors d'une de ces rencontres que «le procureur Courroye allait classer l'affaire» en septembre 2009. Une