On ne les a guère entendus, ni même vus. Et pourtant, à leur encontre, la rumeur publique est sévère : «Médecins de ville, levez-vous ! Vous êtes accusés d’avoir prescrit du Mediator n’importe comment et à n’importe qui. Et cela pendant près de trente ans, en dehors du cadre légal. Alors que ce produit était réservé aux diabétiques en surcharge pondérale, vous vous en êtes servi comme d’un vulgaire coupe-faim ! Vous avez failli à votre mission.»
Le scandale du Mediator pointe-t-il aussi la faillite de la médecine de ville, gangrenée par les lobbies pharmaceutiques ? Dès la remise du rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) le 15 janvier, Aquilino Morelle, coordonnateur du travail, le reconnaissait : «Un des gros manques de notre travail, c'est le volet médecine de ville, mais ce n'était pas dans notre mission», racontait-il. «Je veux bien que l'on accuse l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) de ne pas avoir fait son travail, lâchait alors un ancien haut responsable des médicaments. Mais je suis ahuri que les médecins qui ont prescrit le Mediator passent complètement à travers les gouttes.» De colère, il ajoutait : «Les médecins libéraux n'arrêtent pas de mettre en avant leur sacro sainte liberté, leur droit à prescription. Et là, ils s'exonèrent de toute responsabilité. Comme s'ils n'y étaient pour rien.»
Hors autorisation. Les chiffres de consommation sont impressionnants. On e