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Libération

Bioéthique, un débat peu fécond

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Révision de la loi. Les députés votent aujourd’hui un texte frileux. Décodage.
publié le 15 février 2011 à 0h00

On en attendait beaucoup, cela se termine en rendez-vous manqué. Certes, les députés devraient voter, aujourd’hui, le texte final de la révision sur les lois de bioéthique. Mais, à la différence des deux fois précédentes, ce vote se fera sans le moindre accord avec l’opposition.

«C'est un texte de régression», a même lâché Aurélie Filipetti, députée socialiste. «Nous sommes très déçus ; par exemple sur la question de la recherche sur les embryons, il n'y a pas eu la moindre avancée», a surenchéri Marisol Touraine (PS). «La majorité et le gouvernement n'ayant pas levé certaines ambiguïtés fondamentales, nous voterons contre ce texte, en tout cas en première lecture», nous a expliqué le député socialiste Alain Claeys.

De fait, cette très longue séquence - ouverte il y a maintenant plus de deux ans - de débats autour des lois bioéthiques donne le sentiment d'un étonnant statu quo. Comme si, plutôt que de s'adapter à de nouvelles pratiques médicales et à de nouvelles demandes des citoyens, le législateur préférait détourner les yeux. «Nous avons une loi, il n'y a pas de besoin de révolution», nous disait avant l'ouverture du débat à l'Assemblée nationale, Xavier Bertrand.

Certes, mais durant le débat, le ministre de la Santé a été particulièrement timide, refusant de s'engager à de nombreuses reprises et se fiant à la «sagesse» de l'Assemblée. Résultat ? La France reste dans une logique de peur, de méfiance, d'arqueboutage sur des grand