Menu
Libération

Laëtitia : les juges épargnés

Article réservé aux abonnés
Le garde des Sceaux pointe des «carences» dans le suivi de Tony Meilhon. Les cadres des services pénitentiaires risquent une sanction.
publié le 15 février 2011 à 0h00

Ce n'est plus de l'équilibrisme mais de la haute voltige. Hier, après avoir reçu les syndicats pendant trois heures, Michel Mercier a froncé les sourcils en évoquant des «carences manifestes» dans le suivi de Tony Meilhon, meurtrier présumé de Laëtitia Perrais. Tout en renvoyant la décision des sanctions à plus tard : «Je prendrai mes responsabilités dans les toutes prochaines heures.»

Les rapports des inspections pénitentiaires et judiciaires rendus publics hier soulignent

les problèmes de «liaison» entre milieu fermé (le suivi des détenus en prison) et milieu ouvert (leur suivi une fois relâchés). En cause, une «mauvaise utilisation des moyens informatiques» et surtout «des choix inadaptés sur l'affectation des moyens». Comme le prouve cette discussion, citée dans le rapport, entre un inspecteur et une responsable du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) de Nantes : «Ne trouvez-vous pas que, quelle que soit la condamnation de M. Meilhon [un outrage, délit de faible gravité, ndlr], son profil justifiait de vérifier que sa prise en charge psychiatrique entamée à l'établissement se poursuive ?» La responsable : «Dans l'absolu, tout à fait. Je ne connaissais pas du tout ce dossier. J'ai dû avoir des dossiers plus graves à affecter prioritairement en même temps.»

Dysfonctionnements. Le rapport révèle aussi qu'un juge d'application des peines (JAP) avait ajouté au dossier Meilhon la m