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Libération

«POL», compagnon de MAM et ami de Kadhafi

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Dès 2004, l’activisme de Patrick Ollier a attiré l’attention du général Rondot, superviseur du renseignement.
publié le 17 février 2011 à 0h00

Un homme, un seul, pourrait livrer les tenants et les aboutissants du voyage de Michèle Alliot-Marie en Tunisie : Patrick Ollier, son compagnon depuis vingt ans. Présent lors du voyage, longtemps considéré comme l'homme de l'ombre d'Alliot-Marie, ministre des Relations avec le Parlement depuis le 14 novembre, Ollier a laissé entendre, sur RTL, que l'homme d'affaires Aziz Miled était probablement plus «l'un de ses amis» que celui de sa compagne.

Rien d’étonnant à cela : le ministre a cultivé des réseaux au Maghreb et au Proche-Orient qui n’ont cessé d’intriguer les milieux du renseignement. Son activisme en faveur d’une réhabilitation du colonel Kadhafi en a été le point d’orgue.

Le premier à s’interroger sur l’activité d’Ollier a été le général Philippe Rondot, l’ancien conseiller au renseignement et aux opérations spéciales (Cros) de plusieurs ministres de la Défense et, pour finir, d’Alliot-Marie elle-même. Saisies lors de l’enquête sur les faux listings de Clearstream, les notes du général laissent percevoir bien des doutes à son égard, dont on ne sait s’il faut les attribuer à Dominique de Villepin ou à Rondot.

«Compromission». Le premier extrait connu des carnets Rondot, celui relatant sa réunion avec Villepin le 9 janvier 2004, signale un soupçon : «Compromission de POL [Patrick Ollier, ndlr] Irak, Libye, Syrie». A l'époque, Villepin en tire argument pour ordonner à Rondot de «ne rien communiquer au ministre de la Défense»