Fadela Amara sortie du gouvernement, voilà que le Premier ministre s’intéresse de nouveau à la politique de la ville. Vendredi, François Fillon lui a consacré pratiquement une journée entière en commençant, le matin, par une visite de terrain dans un quartier de rénovation urbaine à Courcouronnes (Essonne). Un déplacement ponctué par une table ronde au cours de laquelle il a échangé avec des créateurs d’entreprises et des jeunes apprentis, issus des quartiers en difficulté. Dans l’après-midi, il a présidé un Comité interministériel des villes (CIV) à Matignon.
«Bourgeois». La mésentente entre Fillon et son ex-secrétaire d'Etat à la Ville avait abouti à un quasi-blocage de l'action gouvernementale dans les banlieues en difficulté. Signe de ces relations délétères : Fadela Amara avait traité le Premier ministre de «bourgeois de la Sarthe». Fillon n'était pas plus tendre avec elle, la considérant comme une «ministre gadget» peu digne de confiance pour porter politiquement des projets.
Le CIV de vendredi apparaît comme un signal de relance de la politique de la ville. Pour l’occasion, Maurice Leroy, le ministre centriste chargé du dossier depuis le remaniement de novembre, a eu droit à quelques annonces. 5 000 contrats d’autonomie (en plus des 10 000 prévus en 2011) pour favoriser l’accès à l’emploi des jeunes des quartiers vont être financés cette année.
Une goutte d’eau comparé au chômage endémique qui sévit dans les zones urbaines sensibles (ZU