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Libération
Récit

Hippodrome de Compiègne : Eric Woerth a fait cavalier seul

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Un rapport sénatorial met à mal la défense de l’ex-ministre du Budget.
publié le 19 février 2011 à 0h00

«Ce dossier m'a occupé six minutes, peut-être sept, et c'est Matignon qui a tranché.» Eric Woerth parle beaucoup, empêtré dans ses différentes casquettes à l'époque des faits (ministre, élu local, trésorier de l'UMP, homme du turf…). Sa ligne de défense dans l'affaire de la privatisation de l'hippodrome de Compiègne (Oise), tout en minoration de son rôle, vient d'être remise en cause dans un rapport rendu cette semaine par la sénatrice PS Nicole Bricq. Vice-présidente de la commission des finances, elle a pu éplucher les courriers échangés par Bercy durant les mois (entre mai 2009 et mars 2010) précédant la vente du champ de courses à son locataire depuis un siècle et demi, la Société des courses de Compiègne (SCC). Outre un «bricolage» de la procédure par le ministère du Budget, «entre pragmatisme et improvisation», elle pointe, preuves à l'appui, l'implication personnelle et déterminée de Woerth.

Tentative. Demandeuse depuis des années, la SCC s'est d'abord vu opposer un refus - poli mais ferme - des différents ministres de l'Agriculture, codécideurs avec leur homologue du Budget. Une tentative échoue en 2006. «D'après les indications convergentes recueillies par votre rapporteure, écrit Nicole Bricq, c'est la perspective des échéances électorales de 2007 (présidentielle et législatives) qui a conduit l'administration à "geler" le processus.»

Une fois Sarkozy élu, Woerth nommé à Bercy, une nouvelle machinerie se met en bra