Le procureur de Paris a-t-il fait un cadeau à Servier ? Le parquet a annoncé, vendredi soir, l'ouverture de deux informations judiciaires dans l'affaire du Mediator, confiées à des juges d'instruction parisiens. La première, pour «homicides et blessures involontaires» prend logiquement la suite de l'enquête préliminaire lancée par le parquet, qui a déjà reçu plus de 300 plaintes. Mais la seconde, pour «tromperie aggravée», menace la procédure accélérée ouverte pour le même motif à Nanterre, où un procès était fixé dès le 26 septembre.
Le patron du labo, Jacques Servier, voulait à tout prix retarder cette échéance. Son avocat, Me Hervé Témime, avait plaidé pour l'ouverture d'une information judiciaire. Le voilà exaucé. La nomination d'un juge d'instruction a le mérite de permettre une enquête poussée, et de laisser du temps aux victimes pour s'y joindre. Mais elle est beaucoup plus lente que la procédure de Nanterre. «Ouvrir une information judiciaire sur la question de la tromperie constitue un enterrement de première classe», avait déclaré au Figaro un des deux avocats à l'origine de la procédure rapide, Me Charles Joseph-Oudin.
Intimidation.«Comme les chefs d'accusation sont les mêmes, le procureur de Nanterre va demander le regroupement des procédures à Paris. Un procès dès cette année aurait été préférable pour les victimes», regrette le député socialiste Gérard Bapt, président de la commission d'en