Les témoins ont d’abord cru à des coups de feu dans l’obscurité. Mais c’était l’explosion d’une bombe artisanale qui a grièvement blessé, samedi soir, deux adolescents à Leers, une commune du Nord située près de la frontière belge. Selon les premiers éléments de l’enquête, ils auraient tenté de fabriquer à partir d’acétone et d’eau oxygénée du TATP (ou peroxyde d’acétone), un explosif très instable et très sensible au choc et à la friction qui peut être confectionné à partir de produits en vente libre. C’est ce cocktail que Richard Reid avait dissimulé dans sa chaussure dans l’intention de le faire exploser à bord du vol Paris-Miami en 2001. Les policiers de Scotland Yard avaient également retrouvé une quantité importante de TATP dans l’appartement d’un Egyptien docteur en chimie après les attentats de Londres en 2005.
Les deux jeunes souffrent de multiples blessures mais «leur pronostic vital n'est pas engagé», indiquait, hier une source policière. Dans la matinée, ils se trouvaient toujours en salle d'opération au CHR de Lille. L'un d'entre eux, âgé de 16 ans, a eu les deux mains arrachées, un tibia fracturé et des contusions multiples aux jambes et au visage. Son ami, âgé de 17 ans, a eu une main arrachée et une plaie importante à un genou, selon les sapeurs-pompiers du Nord.
L'accident s'est produit dans un champ samedi vers 21 heures. «On a entendu un énorme bruit, on a d'abord cru que c'était des coups de feu, mais quand on est descendus, on a vu qu'il y ava