Menu
Libération
A la barre

Un principal adjoint en procès: «Excusez-moi de ne pas être mort, je demande pardon»

Article réservé aux abonnés
Mohamed Abdallah s'est-il auto-agressé afin d'obtenir sa mutation plus rapidement? Oui selon le procureur, qui a requis six mois de prison avec un sursis au cours du procès de l'ancien principal adjoint du collège Pablo Neruda de Pierrefite.
par Gaëlle Epinat
publié le 24 février 2011 à 18h54

Au tribunal de Bobigny, Mohamed Abdallah est assailli par les caméras quand il entre dans la salle d'audience. L'homme est poursuivi pour «dénonciation mensongère»: il se serait auto-agressé dans son collège Pablo-Neruda à Pierrefite, en Seine-Saint-Denis.

En novembre 2007, son agression avait reçu toute l'attention des médias et du gouvernement. Mohamed Abdallah avait reçu la visite de Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale, dans sa chambre d'hôpital et Nicolas Sarkozy avait convoqué une réunion d'urgence sur la sécurité du collège Pablo-Neruda. Mais deux mois après, il était poursuivi pour «dénonciation mensongère» et mis en examen. Pourquoi un tel revirement?

Le 10 novembre 2007, vers 21h30, le gardien du collège retrouve le corps de Mohamed Abdallah par terre dans une allée du collège. Un couteau de cuisine sur son ventre, une bouteille brisée près de son corps. La blessure n'a pas touché d'organe vital mais Mohamed Abdallah est emmené au service de réanimation de l'hôpital dans un état grave.

Demande de détachement

Le principal-adjoint a 43 ans à l'époque des faits. Originaire de l'Ile de la Réunion, il a demandé un détachement en métropole, et plus précisément dans le collège Pablo Neruda. Il n'est dans le collège que depuis deux mois quand l'agression a lieu.

Mohamed Abdallah se réveille quarante-huit heures après son agression, et raconte: ayant entendu des bris de verre dans le collège, il part à la recherche d'éventuels intrus.

Le collège, «une véri