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Libération
TRIBUNE

Bioéthique et dogmatisme familial

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publié le 25 février 2011 à 0h00

Peu inspirés par la Saint-Valentin, les députés ont adopté le 15 février un projet de loi de bioéthique qui ne donnera aucune chance aux amoureux d’avoir accès à l’assistance médicale à la procréation s’ils ne sont pas jeunes, hétérosexuels et vivant en couple stable. Les veuves ont eu droit à un traitement de faveur inespéré, puisque les inséminations dites «post mortem» (avec le sperme d’un donneur décédé) sont désormais autorisées, mais seulement quelques mois après le décès du père, et pour une très courte période. En tout, le dispositif d’encadrement de la procréation et de la recherche biomédicale de 1994, déjà très répressif, devenu encore plus coercitif en 2004, n’a pas été vraiment allégé. Le cru de 2011 est aussi peu ouvert aux évolutions de la société que les précédents.

Certes, la loi révisée de 2011 n’a pas suscité l’unanimité, alors que celles de 1994 et 2004 avaient fait l’objet d’un large accord. Les socialistes ont massivement voté contre, ainsi qu’une partie non négligeable de la droite. Mais on ne peut pas dire que ce vote contre exprime le souci de respecter les choix de chacun en matière de procréation ou la diversité des styles de vie sexuelle. A gauche, si on refuse de voter le texte, c’est surtout parce qu’il limite trop la recherche biomédicale. A droite, c’est parce qu’il ne la limite pas assez. Sur la prohibition absolue de la gestation pour autrui, sur l’exclusion des gays, des lesbiennes, des célibataires de l’assistance médicale à la procréation,