C’est un décor de village fantôme comme on en voit dans certains westerns : maisons vides, rues désertes. Les habitants sont partis, les herbes folles envahissent les jardins et les pelouses jadis tondues au millimètre. Dans ce secteur pavillonnaire surnommé la «cuvette mortifère» de la Faute-sur-Mer (Vendée), 29 personnes sont mortes noyées, prises au piège chez elles, par le déferlement de vagues de la tempête Xynthia, il y a un an, dans la nuit du 27 au 28 février.
Le quartier est constitué de 577 maisons. Toutes doivent être rasées, car classées en «zone noire», c'est-à-dire exposées à des risques de submersion marine. A ce jour, l'Etat en a déjà racheté 436. Un accord de vente a été conclu pour 88 autres maisons. «Les démolitions vont commencer vers la mi-mars, après l'hommage qui sera rendu à nos morts à l'occasion du premier anniversaire de la tempête», affirme Renaud Pinoit, vice-président de l'Avif (Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer et de ses environs). Il y aura deux cérémonies. L'officielle, à l'initiative de la mairie, a lieu dimanche. Elle est boycottée par l'Avif, qui organise sa propre commémoration, le 6 mars, avec les familles des victimes, reprochant au maire son peu de compassion pour les morts.
On n'a pas le droit de vaquer dans ce quartier voué à disparaître. «Il est interdit de pénétrer dans la zone […], à l'exception des personnes sinistrées et (de leurs) ayants droit», stipule un