Il y a quelques jours, l'Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer et de ses environs (Avif) a reçu une lettre de Michèle et Roger Aquatias. Les deux retraités veulent se joindre aux plaintes déposées l'an dernier par l'Avif et quarante personnes à titre individuel. «Nous ne demandons rien pour nous-mêmes», prévient le couple. La nuit de la tempête, ils n'y a eu «qu'un mètre d'eau» dans leur maison. Ils se sont réfugiés à l'étage, sans conséquence dramatique pour eux. Mais ils souhaitent «agir pour les 29 personnes qui sont mortes et leurs proches. On veut que la justice fasse la lumière sur les manquements et que cela serve de leçon pour qu'il n'y ait plus jamais ça.»
Une vingtaine d'autres personnes comptent se joindre aux plaintes. «Ils veulent peser pour faire émerger la vérité judiciaire», analyse Me Corinne Lepage, avocate de l'Avif et des plaignants. Il y a aussi, pour certains, la nécessité de vaincre le traumatisme. «Des gens n'arrivent pas à faire le deuil du drame et pensent que la procédure judiciaire va les aider à tourner la page», pointe Me Benoît Denis, également en charge du dossier.
Le cabinet Lepage a d'abord déposé une plainte simple, fin mai 2010, auprès du tribunal des Sables-d'Olonne, puis une plainte avec constitution de partie civile, mi-novembre. Elle vise les infractions d'«homicide involontaire», de «mise en danger de la vie d'autrui», d'«abstention de combattre un sinistre»