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Libération
Interview

A la casserole, le coq français

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Dans son livre, le critique Michael Steinberger annonce la fin de la gastronomie française. Un déclin commencé, selon lui, dans les années 2000.
publié le 26 février 2011 à 0h00

Michael Steinberger, 44 ans, vit à Philadelphie. Critique gastronomique pour le magazine en ligne Slate, le New York Times ou le Financial Times, il a travaillé dans la finance et a vécu à Hongkong avant de se consacrer à sa passion pour le vin et la cuisine française. Alors que celle-ci est panthéonisée par l'Unesco, qui a inscrit «le repas gastronomique français» au patrimoine mondial de l'humanité (à l'initiative des chefs Bocuse, Ducasse et Savoy), il publie son premier livre, Au revoir to All That, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Cet «adieu fascinant et bien documenté sur la meilleure cuisine que le monde ait jamais connue», selon le blurp (1) de l'écrivain Jay McInerney, est traduit chez Fayard,la Cuisine française, un chef-d'œuvre en péril.

Entretien sur un banc de la place Saint-Sulpice à Paris, en grignotant un millefeuille de Pierre Hermé. Gâteau, explique cet homme mince comme un jour sans pain, qui «justifie à lui seul la traversée de l'Atlantique». Après avoir enquêté pendant trois ans, des cours de fermes aux cuisines trois étoilées Michelin, Steinberger ne dit pas que des douceurs sur la France.

Avec ce livre… vous enterrez la cuisine française ! N’est-ce pas un peu brutal ?

J’adore vraiment la France que j’ai découverte, émerveillé, à 13 ans au Chapon Fin, un restaurant deux étoiles à Thoissey près de Mâcon. Chaque table était occupée par des familles françaises aux habits et aux manières impeccables. En France, j’ai appris comment manger, et comment vivre, car ic