«L'année 2011 sera difficile, très difficile», dit Mireille Faugère, 54 ans, depuis quatre mois à la tête du plus grand hôpital d'Europe, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. La santé, elle n'y connaissait rien, ayant passé toute sa carrière à la SNCF jusqu'à devenir numéro 2. «Ce que j'ai fait ? Je travaille, dit-elle, un brin agacée. J'ai annoncé, en décembre, la mise en œuvre hiérarchisée du plan stratégique. Et le travail de restructuration [passer de 37 établissements à 12, ndlr] va entrer dans sa phase opérationnelle.»
Ces jours-ci, pourtant, dans les hôpitaux parisiens, on parle plutôt de cette drôle d'initiative de la directrice : facturer la chambre seule 45 euros aux patients hospitalisés. L'expérimentation passe mal, à un moment où la moindre mesure d'économies est perçue comme un geste vers la privatisation. Une pétition signée par plus de 500 médecins de l'AP-HP dénonce : «Cette séparation en chambres "première classe" payantes et chambres "deuxième classe" non payantes ne va pas sans nous poser problème. Parce que l'égalité des citoyens face aux soins est une question sensible, au cœur de l'éthique médicale…Le confort usuel comme l'est le fait de disposer d'une chambre à un lit lorsqu'on est malade, paraît de nos jours indissociable de la qualité de vie exigible à l'hôpital.»
«Je suis claire et transparente, se défend Mireille Faugère. Je n'ai rien inventé. Tous les CHU de France le pratiquent déjà. C