Un camion, qui emmenait 5 000 poulets à l’abattoir, a dérapé sur une plaque de verglas, et presque tous les animaux sont morts. Le conducteur est sorti indemne de l’accident. C’était le 2 février, tôt le matin, pas loin de Cosne-sur-Loire, dans la Nièvre. Quand le camion s’est mis en travers de la D 955, les centaines de cages en plastique où s’entassaient les volailles ont été projetées sur la route. Les secours ont indiqué que presque tous les poulets avaient été tués sur le coup. Ils devaient être exécutés de manière plus orthodoxe dans un abattoir d’Appoigny, dans l’Yonne. L’heure fatidique a sonné plus tôt que prévu.
Il ne restait que 80 km, soit environ une heure vingt de route (la D 955 n’est pas très passagère), pour rejoindre Appoigny. Durant cette grosse heure, les volailles issues de l’élevage intensif allaient découvrir une belle partie de la Bourgogne, du moins ce que l’on peut en voir à travers les grilles des cages, à condition d’être au premier rang. A Saint-Sauveur-en-Puisaye, un peu plus loin sur la route, les bêtes auraient pu s’incliner devant la maison natale de Colette. Puis elles auraient contourné Auxerre, ville d’art et d’histoire, avant de s’engager dans une zone industrielle où l’intuition de leur fin prochaine les aurait peut-être saisies.
Le poulet d’élevage vit en général une quarantaine de jours. Cette courte existence se déroule soit sur des copeaux soit une litière de paille, où l’on arrive à caser plus d’une vingtaine de sujets par mètre carré