L’allongement de la vie est une chance historique et un défi qui interroge toutes les facettes de notre contrat social. La perte d’autonomie est un enjeu de civilisation avant d’être une question financière. N’en déplaise à Nicolas Sarkozy, qui, après une réforme précipitée, partielle et injuste des retraites, adopte la même posture pseudo-réformatrice sur la question de la dépendance, alors que des réponses justes et efficaces peuvent y être apportées, pour construire une société de la dignité, du progrès et de la solidarité.
On utilise la dépendance pour faire peur. Sur un plan intime, elle est crainte comme une vieillesse naufrage et devient, en l’absence d’éléments d’objectivation, un grand non-dit de nos sociétés. Sur un plan collectif, elle est instrumentalisée par ceux qui prédisent une catastrophe budgétaire et qui préconisent un recours accru aux marchés financiers et la construction massive de structures immobilières dédiées. Aujourd’hui, ces Nostradamus de «l’or gris» se font plus fortement entendre que les réflexions des gériatres et les aspirations des personnes concernées et de leurs familles. Nous devons ouvrir le débat.
Tout d’abord, si le vieillissement est une certitude, la dépendance n’est qu’un risque. Elle ne touchera pas tout le monde. Les Français vieillissent de mieux en mieux. La progression de l’espérance de vie représente des années de vie supplémentaires en bonne santé. L’ampleur future du phénomène de dépendance est inconnue car il faut prendre en