Un couple de Siciliens a étouffé un homme en lui enfonçant une motte de beurre dans la gorge. C’était un règlement de comptes familial, le 2 février près d’Agrigente. Crime presque parfait : quand la police est arrivée, le beurre avait fondu et l’arme fatale avait donc disparu. Mais crime pas totalement parfait, sinon nous n’en parlerions pas ici. Les pandores, qui ne sont tout de même pas si bêtes, ont flairé l’affaire louche et le beurre rance. Dans le sud de l’Italie, où les affaires de «famille» tournent vite au carnage, les enquêteurs en voient de toutes les couleurs : il est avéré que la mafia a fait faire des progrès considérables à la médecine légale.
Ce n'est pas tous les jours qu'on assassine au beurre. Mais cela arrive de temps en temps. Les lecteurs attentifs des Archiv für Kriminologie se souviennent en effet qu'en 2008, des légistes d'Hanovre, en Allemagne, ont rapporté un cas d'intoxication mortelle dû à de l'arsenic mélangé à du beurre. Ce meurtre avait été commis par une femme qui s'était livré, sans succès jusque-là, à diverses tentatives d'empoisonnement avant de trouver le bon cocktail. Sa victime, allemande, était probablement moins regardante sur le goût du beurre que sur celui de la bière, si l'on veut bien prêter quelque valeur aux stéréotypes. De ce point de vue, les choses sont bien différentes en Italie, où l'on ne fait pas n'importe quoi avec les pâtes, le vin et les produits laitiers. Une pizza à l'arsenic serait immédiatement renvoyée en