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Libération

Un rêve de gare

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publié le 5 mars 2011 à 0h00

Elle a mis le petit dans le siège bébé de la voiture et elle a quitté la maison à 7 h 30. Quinze minutes plus tard, elle est entrée dans le parking de la gare en présentant sa carte de transport à la borne. Le stationnement est compris dans le tarif.

Niveau -3, ascenseur. Sortie au rez-de-chaussée. Elle a traversé la gare vers la crèche avec le petit qui trottait à ses côtés. Pas besoin de la poussette pour parcourir 30 mètres. A l’arrivée, le gamin a pleurniché un peu, alors, elle a pris un moment pour calmer tout ça. Des trains, de toute façon, il y en a toutes les cinq minutes. Il y a belle lurette qu’on n’a plus besoin d’attraper le 7 h 56.

Avant, la gare n’était qu’une gare. Trouver une place dans le parking public après 7 heures, il ne fallait pas y compter. Et d’ailleurs, très vite, il est devenu payant. Ça réglait le problème. Le bus posait son monde à deux rues de là pour d’obscures raisons de voirie. Pas commode. On courait pour le direct et si on le ratait, eh bien, on se contentait de l’omnibus.

Ce matin, elle passera à la poste poser un recommandé. C’est là, à côté, en sortant de la crèche. Les horaires sont bons : ça ouvre tôt le matin, et ça ferme à 20 heures. Si elle a un peu de battement, elle se prendra un café, feuillettera le journal, démarrera en douceur.

La gare, le matin, est un spectacle. Depuis que les TGV y arrivent, on y voit des pressés qui partent pour Bruxelles, des vacanciers chargés de valises et des gens comme elle, qui vont au boulot, avec leurs