La grenade a été dégoupillée au dernier moment, l'avant-veille de l'ouverture du procès de Jacques Chirac, prévue aujourd'hui. A la manœuvre procédurale, Me Jean-Yves Le Borgne, avocat d'un coprévenu, dernier directeur de cabinet de l'ex-maire de Paris, Rémy Chardon. Elle vise à demander au Conseil constitutionnel qu'il interdise au tribunal correctionnel de pratiquer l'archéologie judiciaire. A reporter le procès de plusieurs mois, voire l'annuler purement et simplement.
Le pataquès est assez simple à résumer. Les délits financiers sont prescrits au bout de trois ans, avec cette précision concernant les abus de biens sociaux ou abus de confiance : souvent dissimulés, leur prescription démarre non pas dès l’instant où ils ont été commis, mais au moment ou ils ont été découverts ou dénoncés. Cas pratique avec l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris - qui relève de l’abus de confiance, doublé d’un détournement de fonds publics. En 1998, un écologiste parisien parvient à porter plainte contre Jacques Chirac, après avoir surmonté de nombreux obstacles procéduraux. Enfin saisie, la justice ne peut explorer que la période 1995-1998, Chirac n’étant alors plus maire mais à l’Elysée. Fâcheux. La justice se raccroche aux branches, car une autre affaire a été initiée dès 1995 au tribunal de Nanterre, pouvant dès lors se pencher jusqu’à l’année 1992, quand Chirac était encore maire de Paris. Au nom de la «connexité» entre les deux dossiers, les magistrats se sont a