«En toute connaissance de cause, Jacques Chirac a utilisé le patrimoine de la ville de Paris dont il était le maire pour servir les intérêts du parti qu'il présidait. La mairie était devenue un réservoir dont la masse humaine et financière garantissait anonymat et dissimulation.» L'ordonnance de renvoi en correctionnelle du juge d'instruction de Nanterre, Jacques Gazeaux, résume assez bien la problématique. Sept permanents du RPR, et non des moindres, étaient rémunérés par le contribuable parisien.
Le volet instruit parallèlement à Paris, finalement joint et jugé en même temps, élargi le spectre à la galaxie chiraquienne en général, parfaitement illustrée par le cas de Jean-Claude Pasty, conseiller agricole de Jacques Chirac depuis un premier passage au ministère du même nom, eurodéputé de 1984 à 1999, dont la secrétaire était rémunérée par la mairie de Paris. «J'étais le conseiller agricole pour l'homme politique Jacques Chirac dans toutes ses attributions successives ou cumulées, a-t-il expliqué en cours d'instruction. Il était difficile de faire le partage entre ses différentes casquettes.» Soit, mais pourquoi diable fallait-il que sa secrétaire soit rémunérée par le contribuable parisien ? Avec son aplomb habituel, Chirac s'en est expliqué sur procès-verbal : «Paris est entouré de zones rurales fréquentées par les Parisiens, où certains Franciliens qui travaillent à Paris sont domiciliés. On ne peut pas imaginer Paris coupé de son environnem