Menu
Libération

La libre circulation des étudiants, premier trait d’union entre les deux rives de la Méditerranée

Article réservé aux abonnés
par Jacques-René Rabier, ancien directeur de cabinet de Jean Monnet et fondateur de l’Eurobaromètre  et Sauvons l’Europe, mouvement europrogressiste *
publié le 8 mars 2011 à 9h01

Les peuples qui viennent de gagner seuls leur liberté et leur dignité n’ont certainement pas fait la révolution chez eux pour venir vivre chez nous ! Arrêtons donc de débattre de l’immigration dans les termes de nos peurs. Notre continent, vieillissant, se crispe de plus en plus sur une question qui va pourtant conditionner son avenir, empoisonnant chaque jour les graines de notre futur. De plus en plus acharnée à fermer ses frontières, l’Europe refuse par lâcheté intellectuelle d’admettre qu’elle est matériellement incapable de les garder hermétiquement closes. Pour quelle raison les jeunes générations européennes paieraient elle encore longtemps le surcoût économique du racisme latent de leurs aînés ?

Le moment historique auquel nous faisons face est d’une ampleur comparable à la réconciliation européenne d’après-guerre, et doit donc également passer par un acte politique fort. L’ambition européenne pour la Méditerranée doit, à la manière de la déclaration Schuman de 1950, offrir une réponse politique à la seule question qui importe, et que personne n’ose trancher franchement. Comme hier le charbon et l’acier entre la France et l’Allemagne, il nous faut mettre en commun aujourd’hui la question économique et sociale qui tend nos rapports : la libre circulation des personnes.

Il revient sans doute à la génération des petits enfants de Jean Monnet d’œuvrer à substituer à la néfaste proposition de guerre de civilisations celle plus humaniste d’un modèle social méditerranéen part