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Libération

Tarnac : l’épicerie était sur écoute sauvage

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Justice . Une plainte a été déposée par les militants.
publié le 10 mars 2011 à 0h00

C’est une opération secrète, et peut-être l’une des clés de l’affaire de Tarnac. Il y a un an, l’un des gérants de l’épicerie du village corrézien a révélé avoir découvert l’existence d’un dispositif d’écoutes visant leurs lignes téléphoniques, huit mois avant leur mise en cause dans les sabotages des lignes TGV. En mars 2008, des barbouzes, ou des policiers, s’étaient mis au travail sans qu’on sache encore pourquoi et sur ordre de qui.

L'écoute sauvage, confirmée par des agents de France Télécom, n'est jamais apparue au dossier d'instruction. Au nom de Benjamin Rosoux, cogérant de l'épicerie de Tarnac, Me William Bourdon vient de déposer plainte auprès du procureur de Brive-la-Gaillarde pour «interception de correspondances» et «atteinte à l'intimité de la vie privée». «Il y a un fil rouge dans ce dossier, c'est celui de la manipulation, commente Me Bourdon, et cette enquête démontrera l'existence d'écoutes clandestines, antérieures à la procédure, en violation de la loi.» Alors que les juges antiterroristes se sont désintéressés de ces faits, l'avocat a saisi la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada) pour obtenir de France Télécom un historique du suivi technique des lignes de l'épicerie. L'opérateur avait répondu que «les données 2008» n'étaient «plus consultables». Mais la Cada a jugé que, si France Télécom devait répondre de la fourniture de l'accès téléphonique, il n'en était pas de même