C'est un lièvre pour le moins cocasse qu'a soulevé l'Express sur le nouveau président de la Haute Autorité de Santé (HAS), le professeur Jean-Luc Harousseau. Comme le veut la règle, celui-ci s'était engagé à faire une déclaration de conflits d'intérêts. Sur le site internet de la HAS, il y a donc une «déclaration publique d'intérêts», datée du 31 janvier 2011. Elle est vierge comme neige. Aucun conflit.
20 labos. Et voila que trois semaines plus tard, tout change. Dans un courrier à la HAS, daté du 21 février, ce cancérologue révèle que sur trois ans, en 2008, 2009 et 2010, il a touché plus de 205 000 euros personnellement. Des sommes venant de près de 20 labos pharmaceutiques.
Ainsi, pour 2010, il a accompli quarante prestations, travaillé pour 10 compagnies pharmaceutiques et collaboré à 7 sociétés internationales de formation. Au final il a empoché 51 662 euros, en plus de son salaire de professeur agrégé d’hématologie et de directeur général du Centre de lutte contre le cancer de Nantes.
Est-ce bien normal ? En tout cas, c’est tout à fait légal, et c’est une pratique bizarrement répandue chez un grand nombre de cliniciens, même si la règle veut que les honoraires perçus soient reversés à l’association du service ou de la structure où le médecin travaille. Reste que la HAS n’est pas n’importe quelle structure. C’est, en effet, la plus haute autorité en matière de santé. Créée par une loi de 2004, elle est notamment chargée d’évaluer scientifiquement