La justice, elle, a, en trente ans, beaucoup louvoyé: Agnelet a été tour à tour été épargné pendant les premières années d'enquête, puis inculpé de meurtre en 1983, avant d'être innocenté par un non lieu en 1986. Quinze ans plus tard, en 2000, il a été à nouveau mis en examen. Renvoyé aux assises, Maurice Agnelet a été jugé et acquitté en 2006 à Nice.
Un de ses avocats, Jean-Pierre Versini-Campinchi, revient ci-dessous, dans une lettre ouverte à une des juges officiant lors de son acquittement en 2006, sur les derniers rebondissements.
Affaire Agnelet: lettre à la dame qui a sauvé l’honneur de la magistrature
«Madame, vous êtes blonde, souriante mais sévère, comme sait l'être un magistrat qui a l'autorité de ceux qui, ordinairement, président des audiences. C'est tout ce que je connais de vous. Il n'est pas d'usage de présenter aux avocats les juges "assesseurs" silencieux qui encadrent, dans leur robe noire, le président de la cour d'assises dans sa robe rouge, aux côtés des jurés encore plus taisants, auxquels le Président a recommandé de n'exprimer ni humeur ni sentiment, mais juste de rester cois et atones des heures, pendant le cours du mois qu'aura duré le premier procès d'assises de Maurice Agnelet, à Nice, en décembre 2006.
«La salle est acquise à l’accusation, voilà en effet près de trente ans qu’on attend l’avocat, le notable, le franc-maçon, le soi-disant défenseur des droits de l’homme, le mari infidèle et menteur pour qu’il réponde de l’abominable, l’assassinat d’une jeune