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Libération
grand angle

Laissez coller les p’tits papiers

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Quelque 600 autocollants exposés à Paris racontent un siècle d’histoire politique.
publié le 15 mars 2011 à 0h00

On en a tous un, collé sur un frigo, un pare-brise ou sur un casque de moto. Un petit bout de papier qui appelle à la «Rêve générale», qui rappelle que «1 homme sur 2 est 1 femme», ou dénonce le trio «Matraque. Charter. Kärcher».

L'autocollant est comme «un souvenir d'un moment partagé, d'une manif ou d'une élection, un petit bout de mémoire collective qu'on s'approprie», s'enchante Zvonimir Novak (1), collectionneur depuis les années 70. Toujours prêt à battre le pavé pour y faire une précieuse moisson de papiers miniatures, ce professeur d'arts appliqués en banlieue parisienne a plongé dans ses albums qui comportent 20 000 pièces pour monter une expo à Paris avec son complice Wally Rosell (2). Zvonimir Novak en a sélectionné 600, regroupés sous la bannière : «La lutte des signes, 100 ans d'autocollants politiques».

Ces petits imprimés éphémères ont envahi la rue. Tant mieux, explique Novak : «La présence d'autocollants dans un pays est un indicateur de sa liberté de penser, mais aussi un élément de la culture populaire, une culture de masse, faite par et pour le plus grand nombre.»

Après des débuts timides, l'autocollant a grandi à l'ombre des affiches politiques, et finit par éclipser dans les années 70 ses aînés propagandistes : le «papillon» et la vignette, petit papier dentelé illustré au recto et gommé au verso à humidifier avec la langue. Ledit papillon n'avait pas démérité, portant haut le combat «des royalistes, des bonapartiste