«Ne parler que des patients hospitalisés, c’est évidemment ne regarder notre travail que par un tout petit bout. Plus de 90% de notre travail se fait sur l’extérieur.
«Aujourd’hui, voilà ma situation : sur les 25 lits d’hospitalisation de mon service, il y a 6 patients en hospitalisation d’office (HO), c’est-à-dire à la demande du préfet ou du maire, 9 en hospitalisation à la demande d’un tiers (HDT) et seulement 5 en hospitalisation libre. Parmi les 6 patients en HO, certains sont là depuis des années. L’un, par exemple, a purgé sa peine de prison, mais à sa sortie le préfet l’a fait hospitaliser d’office. Et depuis, tout est bloqué. On demande sa sortie, mais le préfet fait le dos rond. On attend une expertise, le préfet dit qu’il n’a pas d’argent. Nous, on ne peut rien faire, et on maintient quelqu’un qui pourrait très bien être suivi en ambulatoire.
«Les chambres d’isolement ? Nous en avons une. Certains patients sont enfermés, en plus, dans leur chambre. Tout le service d’hospitalisation est fermé, y compris pour les patients en hospitalisation libre, ce qui n’est pas légal. Mais, on n’a pas le choix.
«Aujourd’hui, dans ma pratique, je manque d’abord de personnel, pas d’une loi qui serait insuffisante, mais dans le manque de personnel. Pour l’hospitalisation, nous avons seulement deux infirmières, une aide soignante, et un agent hospitalier. C’est tout, et c’est largement insuffisant. Or, notre hôpital est en excédent budgétaire, mais le directeur refuse d’embaucher… Nous