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Libération
TRIBUNE

N’y a-t-il que les extrêmes pour attirer les jeunes ?

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publié le 25 mars 2011 à 0h00

Comment ne pas être les «enfants du désenchantement» ? 23% des jeunes au chômage, 20% vivant en dessous du seuil de pauvreté, 150 000 sortant chaque année de l'école sans diplôme. Accès difficile au logement, à la santé, charge d'une dette écrasante laissée par la génération précédente. Entre fatalisme et révolte, on peut comprendre la désillusion de cette génération à l'égard de l'action politique incarnée par ses aînés, pour qui le civisme trop souvent était matière à option. Pourtant, ils ne sont pas si dépolitisés que cela. Contrat premier emploi, loi sur l'ADN, réforme des retraites, des universités, les exemples de leur mobilisation ne manquent pas. En 2007, les jeunes votèrent massivement pour Sarkozy, Royal, et Bayrou, qui tous promettaient une rupture reposant sur la mise en pratique des valeurs républicaines telles que la justice, la fraternité… La promesse, non tenue, de tous ces candidats d'organiser un service civique universel en étant une des traductions emblématiques. Quatre ans après, le phénomène politico-médiatique s'appelle Marine Le Pen. Engouement de vieux ? Pas du tout. Un sondage TNS Sofres indique que 21% des moins de 35 ans se disent d'accords avec les idées du FN. Si l'on rajoute la séduction exercée par l'extrême gauche, les formations contestant le système fascinent plus du tiers des jeunes, tandis qu'une grande partie des autres se réfugie dans l'abstention. Pourquoi les partis de gouvernement sont-ils si peu attractifs ? Que font le PS