Menu
Libération
Analyse

Niqab : la contestation toutes voiles dehors

Article réservé aux abonnés
publié le 12 avril 2011 à 0h00

Kenza Drider a été embarquée la première. Puis une autre femme portant le foulard intégral a été proprement escamotée par la police, qui l'a fait monter dans un car stationné à proximité de Notre-Dame-de-Paris. Ces deux musulmanes avaient répondu, hier, au rendez-vous fixé par Rachid Nekkaz. Cet homme d'affaires avait prévu d'organiser une «prière œcuménique silencieuse» sur le parvis de la cathédrale, contre l'entrée en vigueur, ce lundi, de la loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public. «A titre personnel, je suis contre le niqab», précise Nekkaz. Il aurait même été favorable à son interdiction, «tant que cela ne concernait que les lieux publics fermés. Mais dès lors que Nicolas Sarkozy a décidé d'élargir le champ de cette loi à la rue, j'ai considéré que la ligne rouge était dépassée».

Les femmes voilées n’ont pas été verbalisées

A l'heure dite, des dizaines de journalistes français, espagnols, anglais, allemands, américains, japonais… y compris une télévision ukrainienne, font le pied de grue devant Notre-Dame. De Rachid Nekkaz, point. Kenza Drider est là, en revanche. Cette habituée des plateaux télé est venue d'Avignon, où elle habite. Se défendant de toute «provocation», elle affirme vouloir faire respecter ses «droits de citoyenne française». Les policiers finissent par l'embarquer. Aux journalistes, un commissaire explique que l'interpellation ne s'est pas faite «sur la base du por