Depuis le 22 mars, des sacs de couchage encombrent le premier étage de l'immeuble historique de Normale Sup, rue d'Ulm à Paris. Malgré l'ultimatum du tribunal administratif qui leur laissait jusqu'à hier pour évacuer les lieux, les élèves de la prestigieuse école occupent toujours les bureaux de la direction pour exiger la titularisation des personnels précaires de la cuisine et du ménage. La cantine, le «pot» dans le langage des normaliens, est fermée depuis le 11 janvier - les employés sont en grève reconductible. La vente de sandwichs sert à «financer la lutte» ainsi que des «banquets» le jeudi midi. Le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, le premier, est venu marquer sa solidarité.
Protestation. L'Ecole normale supérieure (ENS) est décidément dans la tourmente. En janvier, la décision de la directrice, Monique Canto-Sperber, d'annuler deux manifestations sur le Proche-Orient - dont un débat en présence de l'ancien résistant Stéphane Hessel - avait déjà déclenché un vent de protestation. A peine la polémique retombée, le mouvement sur les salariés précaires dans l'école a pris le relais. Et la directrice, qui ne fait pas l'unanimité à la tête de l'école (dont la nomination avait été mal accueillie), se retrouve à nouveau en difficulté.
Au cœur du problème, la situation de 14 contractuels. La cantine de l'ENS était à l'origine réservée aux normaliens. Puis elle a été ouverte aux autres étudiants. Mais au lieu d'embaucher, on a