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Prostitution: l’Etat veut faire payer le client

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Dans un rapport rendu hier, des députés proposent de créer un délit d’achat de service sexuel.
par Michel Henry, Alice Géraud et Thomas PONTIROLI
publié le 14 avril 2011 à 0h00

La mission parlementaire d'information sur la prostitution a un but ambitieux : «En finir avec le mythe du "plus vieux métier du monde"». Car la prostitution est une «violence» subie, en majorité par des femmes. «Dès lors, la perspective des politiques publiques ne peut être que celle d'un monde sans prostitution», écrit la mission. Qui a aussi une méthode, proposée hier en rendant son rapport: pénaliser le client.

[Lire ici le rapport en intégralité, en pdf]

Pourquoi pénaliser ?

Gauche et droite s'accordent sur le diagnostic. Il faut «s'intéresser au client, longtemps passé sous silence mais acteur central de la prostitution». Objectif : «Lui faire prendre conscience des implications de ces actes.» Et donc, le pénaliser. En créant, par une loi, un délit sanctionnant le recours à la prostitution d'une peine de six mois de prison et de 3 000 euros d'amende. «La responsabilisation du client ne constitue que l'un des aspects d'une politique d'ensemble», précise la mission, qui souhaite un meilleur accompagnement social des prostituées, et une lutte contre la traite.

Pour Guy Geoffroy, rapporteur de la mission, «neuf prostituées sur dix sont exploitées». La prostitution est donc d'abord, pour le député UMP, une question de dignité humaine et d'inégalité hommes-femmes.

Selon la mission, la prostitution «ouvrirait des droits sur le corp