Jean Peyrelevade Economiste
La finance est utile, on ne peut pas s’en passer. La finance intermédiée a pour fonction d’accorder des crédits à l’économie et de gérer les dépôts. La finance désintermédiée sert à diriger vers l’investissement l’épargne déjà constituée. Dans les deux cas, la question fondamentale est celle de la prise de risque. Qui le supporte ? On peut le réduire par la régulation, l’augmenter par faiblesse institutionnelle, jamais le supprimer.
Dans la finance intermédiée, le système bancaire porte le risque pour son compte propre. Il faut protéger les banques contre des prises de risques excessives. Dans la finance de marché, le risque est porté par l’épargnant. Encore faut-il que les produits offerts soient de bon aloi. Protéger le système bancaire contre ses propres excès dans la recherche du profit, évacuer les jeux spéculatifs sur le prix des actifs. D’où deux recommandations : séparer finance intermédiée et finance de marché, c’est-à-dire les activités de banque commerciale et de banque d’investissement. Et réguler le «shadow banking».
Marie-Anne Montchamp Secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités
Nous savions la finance capable du meilleur. Nous la savions aussi capable du pire. Nous connaissions sa puissance créatrice de richesse, mais préférions fermer les yeux sur les conséquences prédictibles d’une spéculation et les écarts immenses qui se creusaient. La crise du crédit immobilier aux Etats-Unis, celle d