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TRIBUNE

L’autorité est-elle nécessaire dans les classes ?

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Modératrice. Béatrice Vallaeys, «Libération»
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publié le 15 avril 2011 à 0h00

Jean-Paul Brighelli Professeur de lettres au lycée Thiers de Marseille, essayiste

Inutile de remonter à Kant pour savoir que la discipline est indispensable à la transmission des savoirs. Les savoirs sont en soi des valeurs : le savoir être et la citoyenneté, tartes à la crème des pédagogies de l’échec programmé. De même le respect dû à l’être humain en soi et le respect gagné en fonction de son travail. Rien d’étonnant, donc, si le même mot désigne les savoirs distillés à l’école et l’ordre qui doit y régner. On n’apprend pas dans le désordre. Et la contestation, dont l’apprentissage est le but ultime de l’école, ne s’apprend qu’au sein d’un ordre rigoureux et intériorisé. Quand, en Mai 68, les murs prirent la parole, ils portèrent la parole de Rimbaud et Breton. Alors, quand on en est à enseigner l’ignorance.

Seule la maîtrise absolue du langage permet de le déconstruire. Racine, oui. Sexion d’assaut, non. Les pédagogues démagogues qui prétendent le contraire, par haine de l’élitisme républicain, détruisent les enfants. Respecter les élèves, c’est les hisser au plus haut de leurs capacités, et non revendiquer un égalitarisme qui sert d’alibi à la paresse. L’ignorance programmée est une violence institutionnelle, imposée depuis trente ans par l’alliance des libertaires fous et des libéraux futés, à laquelle des gosses dépourvus intentionnellement de langage et de culture ne peuvent répondre que par l’agression de ce qu’ils ont