Yann Arthus-Bertrand Photographe, documentariste
Dès notre plus jeune âge, la société nous apprend à ne pas résister, à nous soumettre aux normes qu’elle impose. Emile Durkheim voyait dans la discipline et l’éducation morale la meilleure manière d’assurer l’harmonie collective. Certes… Mais nous devons faire face à une crise aux multiples aspects qui appelle un changement complet de paradigme.
Nous assistons à une horreur différée. Plus on donne à voir, moins on donne à penser, à réagir. On a coutume de lier la résistance à celle d'un refus exprimé à l'encontre d'un ordre établi. Considérer que par la gestion du consentement et du consensus, les finalités d'une société seraient atteintes, revient à nier le pluralisme de pensées. On ne peut éternellement consentir. Vient un moment où il convient de dire non. Résister, c'est penser le monde de façon dissidente. Penser les résistances, c'est d'abord penser l'origine des conflits dont elles sont à la fois les effets et les causes pour ensuite en mesurer les enjeux. L'expérience de Lucie Aubrac résonne plus que jamais : «Résister se conjugue au présent.»
Serge Orru Directeur général de WWF France
Le rêve d’une croissance économique infinie sur une planète qui ne l’est pas est si profondément ancré dans nos croyances que nous ne sommes plus capables de nous poser la question suivante : si notre planète est un es