Nombreux auront été les débats sur la jeunesse et l’éducation durant ces deux jours du Forum Libé. Intéressé par la question de l’autorité, Gabriel Cohn-Bendit a accepté de répondre à nos questions. Privilégiant aujourd’hui les exclus du système éducatif en Afrique, le militant de l’éducation alternative nous attendait, un poème de Victor Hugo à la main. Rencontre.
Le lycée expérimental de Saint-Nazaire semble être un parfait contre exemple de l’usage de la sévérité à l’école. Comment est née cette idée d’un lycée à part?
Vous savez, je suis un vieux pédagogue contestataire du système éducatif. Le concept existait déjà en primaire, avec les écoles Freinet. Du coup, avec André Daniel, on a profité de l’arrivée de Mitterrand et de la gauche en 1981 pour proposer un établissement expérimental. Alain Savary (à l’époque Ministre de l’Éducation, NDLR) en a ensuite créé 3 autres. C’est un endroit où les élèves qui ont quitté le lycée parce qu’ils ne le supportent plus peuvent s’y sentir à l’aise, un lieu où l’on a envie d’aller. Ces jeunes viennent de toute la France, avec seulement un tiers de lycéens originaires de la région.
Et comment fonctionne concrètement ce lycée?
C’est simple mais compliqué à expliquer! C’est un établissement de cogestion entre les élèves et les équipes pédagogiques. Les élèves sont majoritaires dans toutes les instances de décision. On a cassé l’idée de la semaine scolaire, des horaires. On fonctionne par exemple sur des ate