Comment garantir la dignité de l'être humain quand sa vie ne commence pas dans la stricte intimité que partagent ses parents, mais dans la cuve anonyme et glaciale d'un Centre de conservation des œufs et du sperme humains? Un rapport de l'agence de biomédecine daté de 2008 estime que chaque année en France, 5% des naissances sont issues d'une fécondation in vitro. La procréation médicalement assistée est donc une réalité non négligeable, comme le soulignent la sociologue Irène Théry et Monseigneur Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et St Malo, à l'occasion de la conférence « Les humains dans les éprouvettes de la bioéthique » ce samedi.
Si la fermeté de l'Église en matière de procréation a d'abord fermé la porte au débat, les protagonistes ont vite trouvé en l'anonymat des donneurs de gamètes un terrain d'entente. Et ce, à la grande surprise du public: « J'ai été agréablement surprise par l'ouverture d'esprit [de l'archevêque] » reconnaît Pascale, une participante. « Peut-être fais-je figure d'hérétique aux yeux du Vatican! » s'amuse le principal intéressé. Au cœur du débat, l'absence de cohérence d'une législation qui considère les gamètes comme des cellules comme les autres, là où elles revêtent dans les faits un aspect bien plus essentiel: « Faire don de ses cellules reproductives n'est pas anodin: ces cellules permettent d'engendrer, elles renvoient à une question fondamentale des sociétés humaines, celle de la généalogie, de l'asc