«Dans une journée, je travaille soit de 7h15 à 18h, soit de 10h à 20h. Dans un cas, je suis là pour le petit-déjeuner, dans l'autre pour le déjeuner et le dîner. Pour les détenus, la grille horaire est toujours la même. Leur journée commence à 7h30. On les oblige à se lever, se doucher, et manger. Ensuite, ceux qui sont scolarisés rejoignent leurs professeurs pour la matinée.
«Avec cinq collègues, je m'occupe de dix détenus sous mandat de dépôt ou condamnés à des peines courtes, huit à dix semaines en moyenne. Ils sont rarement scolarisés, alors on essaie de faire venir l'école à eux. Quand on cuisine par exemple, on essaie de calculer les quantités, ou alors on leur dicte la recette. Nous les aidons également à préparer leur jugement, même si certains savent déjà comment ça se passe. Et nous faisons passer l'attestation scolaire de sécurité routière à ceux qui ne l'ont pas encore.
«Ensuite je prends le repas de midi avec eux. Cinq jeunes restent manger dans leur cellule, et cinq autres descendent déjeuner en commun dans la cuisine de l'unité. Pour le dîner, ceux qui ont mangé dans leurs cellules, mangeront en collectif. C'est important qu'on soit là pour leur faire mettre la table et débarrasser. On leur donne des repères. Un jour, un jeune détenu m'a dit «ça faisait longtemps que je n'avais pas mangé à table». Il devait consommer tout le temps des sandwichs grecs, à la va vite. En leur apprenant à respecter les règles de vie, on les prépare à l'insertion.
«Il faut pouvoir supporter beaucoup»
«Après le d