En France, est-on en droit de demander de changer les dates de concours nationaux en raison de sa religion ? Et dans ce cas, toutes les confessions sont-elles égales ou l’Etat en favorise-t-il certaines ? Peut-on encore parler de laïcité si de tels arrangements sont possibles ? L’affaire révélée le 12 avril par le site Mediapart.fr - l’aménagement des épreuves de concours d’ingénieurs tombant au moment de la Pâque juive pour une dizaine d’étudiants pratiquants - suscite toute une série de questions.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et les écoles concernées ont finalement conclu qu’aucune solution n’était viable. Ces étudiants devront donc passer les épreuves comme tout le monde. En effet, changer les dates des concours aurait lésé tous les candidats, notamment les plus modestes, qui ont déjà réservé leurs places de train et leurs logements. Faire plancher une dizaine d’étudiants en horaire décalé, à l’instar de ce que l’on fait pour les étudiants ultramarins, était bien trop compliqué : il aurait fallu les mettre au secret toute la journée avant de les faire plancher de nuit, puis leur faire enchaîner la suite des écrits le jour suivant, après quelques heures de sommeil. Il n’en reste pas moins que l’affaire secoue l’équilibre trouvé jusqu’ici dans l’application de la laïcité à l’école.
Que dit la loi ?
La demande des étudiants ne paraît pas a priori illégitime. Tous les ans, une circulaire adressée aux recteurs fixe les dates des fêtes religieuses «pro