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Libération

L’islam pas en odeur de sainteté

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A l’occasion du rassemblement de l’UOIF, des musulmans témoignent des difficultés qu’ils rencontrent.
par Catherine Coroller et Fatima Rizki
publié le 25 avril 2011 à 0h00

De son jilbeb, ce long voile anthracite qui l'enveloppe de la tête aux pieds, n'émerge que son visage souriant. En ce samedi matin, ça n'est pas encore la cohue au parc des expositions du Bourget, près de Paris, qui accueille (jusqu'à ce lundi midi) la 28édition du rassemblement de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). La jeune femme quitte une minute le stand d'Ariij, petite entreprise familiale de prêt-à-porter musulman, pour discuter. La semaine, elle est chargée des relations clientèle chez le principal groupe énergétique français. «Je porte un pantalon large et une tunique, j'enlève mon foulard sur le parking, et je mets un petit bandana.» Elle travaille dans un environnement mixte mais ne serre pas la main à ses collègues hommes, ni ne leur fait la bise.

La patronne d'Ariij dit son âge, 38 ans, mais pas son prénom ni son nom. Elle est Française, mais se «sent mal» dans ce pays où sa religion lui semble montrée du doigt. Elle n'exclut pas de porter, un jour, le niqab. Pas ici, mais «dans un pays où il y a la charia [loi islamique, ndlr]».  «En France, on prend le parti d'être discrètes.»

Châle. Hizia, 29 ans, fonctionnaire à la Sorbonne, d'origine algérienne, flanquée de sa mère, feuillette un livre. Elle arbore (pour l'occasion) un châle violet noué à la manière touareg, autour de la tête. Elle aussi se sent «agressée par ce débat sur la laïcité centrée autour des musulmans» : «Nous sommes une