Lucile est arrivée en train de Nancy, avec ses parents. L’air de rien, comme une jeune lycéenne de 15 ans, à peine intimidée. Hier, en fin de matinée, elle a bataillé pendant une heure et demie avec le ministre de la Santé.
C'était un face-à-face déroutant : elle si jeune, lui si pro. Le 20 avril dans Libération, Lucile racontait son quotidien de diabétique, et surtout dénonçait un arrêté qui réduisait le nombre de bandelettes remboursées par l'Assurance maladie pour les diabétiques de type 2 : ces bandelettes servent à mesurer le taux de glycémie. A la lecture de ce texte, le ministre avait déclaré qu'il souhaitait la rencontrer.
«Peur». «Voilà, je voudrais comprendre, lui dit d'emblée Xavier Bertrand. Cet arrêté ne vous concerne pas, car vous avez un diabète de type 1. On l'a rédigé avec l'Association française des diabétiques, il n'y a pas eu de levée de boucliers contre. Pourquoi votre réaction ?» Lucile : «Je me suis sentie concernée, parce que cela risque d'être un début. J'ai peur que cela s'étende.» Le ministre : «Mais pourquoi ne pas faire confiance ? Je ne suis pas là pour faire des économies de bouts de chandelle.» Lucile : «Moi, j'ai ma lecture, j'ai un ami qui a le diabète de type 2. Parfois, on gâche des bandelettes, parfois il faut en faire deux.»
Puis, Lucile sort son lecteur de glycémie et ses 4 types de piqûres. Et montre comment cela marche. Elle connaît tout par cœur. «Depuis l'âge de