Apartir de ses relevés bancaires et de témoignages, la police judiciaire de Nantes (Loire-Atlantique) reconstitue l’emploi du temps et les étranges achats de Xavier Dupont de Ligonnès, 50 ans, suspecté d’avoir décimé sa famille. Inscrit à la Société nantaise de tir depuis décembre, ce tireur sportif décroche sa licence début février puis achète, le 12 mars, des munitions de calibre 22 long rifle. La dernière semaine de mars, Xavier de Ligonnès s’entraîne à quatre reprises au stand jusqu’au vendredi 1er avril puis achète le même jour, du ciment, une bêche et une houe. Le lendemain, 40 kilos de chaux.
«Méthodiques». Dimanche 3 avril, Xavier de Ligonnès offre un dîner au restaurant à son épouse, Agnès, à sa fille de 16 ans, Anne, à l’aîné de 20 ans, Arthur, et au benjamin de 13 ans, Benoît, comme l’établit son paiement de 136 euros par carte bancaire au Charolais Grill de Saint-Herblain, dans la banlieue nantaise. Il manque à cet ultime repas de famille Thomas, 18 ans, étudiant en musicologie à la Catho d’Angers resté sur place. C’est en effet «la dernière preuve de vie avérée» de ces quatre personnes. Lundi 4 avril, Anne et Benoît sont absents de l’école, portés «malades». On n’a plus revu la mère, assistante de vie scolaire au lycée Blanche-de-Castille.
Le juge nantais Robert Tchalian, le procureur Xavier Ronsin et les officiers de la PJ sont persuadés que les «exécutions méthodiques» de la mère,