Le processus d'indemnisation des victimes du Mediator s'enclenche aujourd'hui, avec la création, en Conseil des ministres, d'un fonds public permettant de pallier les manquements du laboratoire Servier. On s'en souvient, en janvier, le laboratoire s'était dit «prêt à assumer sa responsabilité si elle [était] engagée». Et en avril, il proposait la constitution d'un fonds d'indemnisation à cet effet. Cependant, ses propositions ont été jugées inacceptables aussi bien par le ministère que par les victimes.
Le gouvernement a donc défini son propre plan, qui donne un rôle central à l'Oniam (Office national d'indemnisation des accidents médicaux), avec un dispositif spécifique, le premier du genre. Celui-ci supprime la possibilité d'une date limite pour la prise du Mediator et baisse le seuil d'incapacité. Toutes les victimes pourront demander une indemnisation, «pour autant qu'elles présentent un déficit fonctionnel imputable à ce produit». Un comité d'expertise analysera chacun des dossiers, qui devront inclure notamment une preuve de la consommation du médicament. Le processus d'expertise durera au maximum six mois. Le comité priera alors Servier de faire des propositions. Il aura trois mois pour répondre : si le laboratoire traîne les pieds, l'Oniam se substituera à lui pour assurer une indemnisation «juste et rapide» et, dans un délai de trois mois, il paiera au plaignant les sommes dues. Dans le même temps, l'office se retournera en justice contre S