Le laboratoire Servier était au courant «depuis au moins 1995» de la nocivité du Mediator, écrit Le Monde dans son édition datée de vendredi, sur la base d'un rapport interne au groupe que le quotidien a consulté, une affirmation que Servier réfute fermement.
«Un rapport de la filiale britannique de Servier établissait, en 1993, que, une fois absorbé par l'organisme, le Mediator donnait un composé, la norfenfluramine, dont il a été établi en 1995 qu'il était dangereux», écrit Le Monde.
«Cela n'a pas empêché la firme de continuer à affirmer, en 2008, la tolérance cardio-vasculaire "satisfaisante" du benfluorex, le nom scientifique du Mediator, dans le document de référence remis à ses délégués médicaux», poursuit le quotidien.
La norfenfluramine, rappelle Le Monde, «est aussi le composé actif obtenu dans l'organisme lors de la prise de fenfluramine (Ponderal) ou de dexfenfluramine (Isoméride): deux produits de Servier dont il sera établi en 1995 qu'ils sont responsables de graves effets secondaires puis retirés du marché».
«Nous nous sommes posé des questions»
«Le laboratoire Servier