Certes, les parlementaires auteurs de l'audit de la politique d'immigration, d'intégration et de codéveloppement, rendu public hier, n'ont pas pondu un brûlot. Peut-être parce que ces députés, sénateurs et députés européens sont de tous bords, du Parti de gauche à l'UMP. Résultat, leur critique de la politique d'immigration est à peine formulée. Ils se bornent à déclarer qu'elle «souffre d'opacité et de manque de transparence». Et que «le débat est souvent tronqué par la manipulation constante des objectifs». Pour le reste, ils se contentent de mettre en forme les auditions de «35 chercheurs, experts, témoins, acteurs professionnels, syndicalistes, associatifs». Au passage, ils signalent que les responsables de la politique actuelle - Maxime Tandonnet, conseiller du chef de l'Etat, Patrick Stefanini, ancien secrétaire général du Comité interministériel de contrôle de l'immigration ou Xavier Bertrand, ministre du Travail - n'ont pas répondu à leur invitation.
Emergent toutefois des données intéressantes : «Cinq ans après leur entrée, seuls 60 % des titulaires d'un titre de séjour sont encore sur le territoire français.» Par ailleurs, «dans la période 1988-1992, un départ sur 3 vers l'Europe était compensé par un retour». «Ce n'est pas négligeable mais on n'en parle jamais», note Cris Beauchemin, chercheur à l'Institut national d'études démographiques. Contrairement à une idée reçue, les Subsahariens «sont plus diplômés du supéri