Dans le bras de fer entre policiers et avocats autour de la réforme de la garde à vue, un juge de Chambéry (Savoie) vient de trancher en faveur de Me Olivier Connille, annulant la procédure contre un «voyou», supposé avoir fait le coup de poing dans un bar à filles.
«Zone grise». «Un incident majeur», aux yeux du Syndicat national d'officiers de police. Le Snop stigmatise «ce premier couac» qui aboutit, selon un de ses responsables, Michel-Antoine Thiers, à «la remise en liberté du principal suspect d'une affaire de séquestration, violences avec arme et menaces de mort contre les tenanciers d'un bar de nuit sur fond de mafia». Pour le syndicat, «il s'agit d'une conséquence grave de la zone grise de non droit» entre l'application de la loi prévue pour le 1er juin et la décision de la Cour de cassation du 15 avril, qui oblige la France à se conformer sans délai au droit européen. Des avocats s'engouffrent dans ce no man's landjuridique. Ainsi Me Connille, du barreau de Chambéry, a-t-il élaboré «un formulaire-type avec des demandes d'actes à cocher et à demander aux officiers de police judiciaire qui agrafent ce document au PV d'audition».
Tout a commencé le week-end dernier, quand les patrons du Pink, bar à hôtesses d'Aix-les-Bains, se plaignent à la police judiciaire (PJ) d'avoir été molestés et enfermés par trois hommes voulant prendre le contrôle de l'établissement. Sur les