Le problème avec Louis Vogel, le patron des présidents d'universités, c'est qu'il est vraiment sympa, souriant, direct, dynamique, pas prétentieux pour un sou. Alors on se dit qu'il sera difficile de faire un portrait contrasté d'un personnage aussi positif. De plus, il a un physique à la Jack Nicholson. Non pas le côté inquiétant vu dans Shining mais l'autre, bien plus rassurant, de pétillant séducteur quinqua, cheveux en arrière sur un front légèrement dégarni. Heureusement, même les hommes lisses ont une histoire, avec des zones d'ombre et des questions sans réponse. Ainsi, comment Louis Vogel, homme pondéré et sans charisme excessif, s'est-il hissé si vite en haut de l'affiche ? En cinq ans, sans que personne ne l'ait vu venir, ce brillant juriste est devenu un personnage clé du monde universitaire et par là, d'une des réformes phares du sarkozysme, la loi donnant l'autonomie aux universités (la LRU).
Diplômé de Sciences-Po, agrégé de droit privé et détenteur d’un Master of Laws de la Yale Law School, la prestigieuse université américaine de droit, Louis Vogel a d’abord fait une belle carrière universitaire. Elle l’a conduit à Paris-II-Panthéon-Assas, la première université juridique française, où il est nommé professeur. Il a aussi fondé avec son frère cadet Joseph le cabinet Vogel & Vogel, spécialisé en droit des affaires et installé dans les beaux quartiers de Paris.
Louis Vogel aurait pu s'arrêter là. Mais il n'aime guère faire du surplace. Pour monter toujour