C’est en becquetant des pilules de Viagra que, vers la fin du mois, des alpinistes britanniques graviront l’Everest par sa face nord. Ce sera une formidable ascension. Comme chacun sait, les pilules bleues permettent de lutter contre certains troubles érectiles mais, en dilatant les vaisseaux sanguins des poumons, le citrate de sildénafil (nom de la molécule) induit également une meilleure oxygénation : il avait d’ailleurs été conçu à l’origine pour traiter l’hypertension artérielle pulmonaire.
Evidemment, la question que tous les observateurs se posent aujourd’hui n’est pas : «Le sildénafil potentialise-t-il les effets hypotenseurs des dérivés nitrés?» Mais : «Nos amis alpinistes vont-ils bander comme des ânes en arrivant sur le toit du monde ?» Eh bien ce n’est pas impossible : les aventuriers anglais sont bel et bien susceptibles d’atteindre un double sommet ainsi que des neiges éternelles, ce qui serait une nouvelle première sur l’Everest.
Le chef de l’expédition, David Hempleman-Adams, a voulu minimiser cet aspect d’une ascension d’abord organisée pour recueillir des dons au profit de diverses causes. Reconnaissant que des érections intempestives n’étaient pas à écarter, Hempleman-Adams a toutefois rappelé que le Viagra restait sans effets sexuels si sa consommation n’était accompagnée d’aucune pensée égrillarde. Or nous avons affaire à des professionnels, n’est-ce pas, qui ne pensent qu’à la performance et à leur piolet.
Mais pour être tout à fait complet, il faut signale