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Procès Colonna : les femmes à la barre

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Justice. Les compagnes des accusés ont témoigné aujourd’hui. Certaines affirment avoir subi à l’époque des pressions policières.
publié le 21 mai 2011 à 0h00

Ce devait être la journée des femmes au procès d'Yvan Colonna, vendredi. Leurs témoignages sont déterminants pour l'accusation. Certaines sont venues, pas d'autres. Voilà Corinne Cau, 41 ans, cheveux châtains, jeans et baskets bleues. Corinne est l'ex-épouse de Martin Ottaviani, le chauffeur du commando accusé d'avoir tué le préfet. Il a été condamné à vingt ans de réclusion. Corinne Cau raconte les conditions de sa garde à vue. Pendant celle-ci, c'est une première, elle a «vu» son mari lui expliquer : «C'est moi qui ai fait ça, j'étais le chauffeur.» Il se trouvait, selon elle, «calme et détendu». Plus loin, elle ajoute : «J'ai le souvenir d'un long couloir et d'un policier qui lance : "Il est prêt à tout avouer, mais devant sa femme".» Murmures, agitation sur les bancs de la défense. Cette version contredit celle des policiers, qui ont assuré que les gardes à vue étaient «étanches», et qu'il n'y avait jamais eu aucun contact entre les témoins.

A la suspension d'audience, Gilles Siméoni, un des avocats d'Yvan Colonna, paraît très satisfait. Cette «nouvelle donne» permet, selon lui, de discréditer plus avant l'accusation, qui aurait pu ainsi contribuer à induire et «fabriquer» la présence de Colonna le jour des faits.

«Humiliant». Se présente Nicole Hubert-Balland, 62 ans, viticultrice rousse tout de noir vêtue. Nicole est la compagne de Joseph Versini, condamné à douze ans de réclusion pour l'atte