Au départ, cela devait être un pacs. Ce sera finalement un mariage, célébré demain, en fin de matinée, à la mairie de Nancy. Et c'est la justice qui est à l'origine du changement de plan, affirme Stéphanie Nicot, 59 ans, enseignante et militante transgenre, cofondatrice de l'association Trans Aide. Elle s'apprête à épouser sa compagne Elise, une lesbienne «beaucoup plus jeune et pas du tout militante». Si le mariage de ces deux femmes est possible, c'est parce que, selon l'état-civil, Stéphanie Nicot est toujours un homme, prénommé Stéphane. En première instance, puis en appel cette année, sa demande de changement d'état-civil a été rejetée.
«Incohérences». Pour l'heure, Stéphanie Nicot ne souhaite pas s'étendre sur le «sens militant» de cette union célébrée dans l'intimité. Elle le fera après la cérémonie, à l'occasion de la Marche des fiertés LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) prévue samedi après-midi à Nancy. Mais elle laisse entendre qu'il s'agit de dénoncer «les incohérences» des «élites de ce pays» : «Ils vont se retrouver dans la situation de marier deux femmes qui ont le même corps parce qu'ils refusent de modifier un état-civil. Ils ont allumé la mèche qui va détruire leur système.»
Aux yeux de la justice, Stéphanie Nicot est un homme car elle n'apporte pas de «preuve de nature intrinsèque» du «caractère irréversible du processus de changement de sexe». Elle ne justifie pas d'une «ho